L'expression
Expression : Nom. Féminin
Ex : Exprimer + Pression = Exprimer par la pression
Action d’exprimer ou de s’exprimer.
Voilà la définition trouvée sur Internet.
Imaginons que chaque fois que nous voulons nous exprimer ce soit par la pression, selon moi, nous serions tous malades car l’on dit que ce qui ne s’exprime pas s’imprime. S’il faut attendre que ce que l’on a à dire se fasse seulement quand le couvert de nos émotions est prêt à sauter et s’ouvrir par pression, personne ne pourrait s’entendre et nous accumulerions de la colère, du ressentiment et beaucoup d’autres émotions dites négatives dans notre corps.
J’ai eu la chance, il y a plusieurs années, de passer une fin de semaine avec un peuple autochtone de la Colombie, les Kogis. Ce peuple vit dans les montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta et vit de ce que la terre lui donne depuis plus de 500 ans. Ce peuple refuse d’être assimilé par le monde occidental industrialisé.
C’est un peuple extraordinairement vivant, éduqué, connaissant et respectueux de la Vie. |
Crédit photo : Ginette Nadon
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« Cette rencontre a pour but de trouver « la solution », celle qui ne brimera personne.»
Ce que j’ai aimé de ce peuple, nos grands-frères, est qu’il n’y a pas de hiérarchie à l’intérieur des communautés, chaque personne a la même importance. De plus, lorsqu’ils doivent prendre une décision qui concerne la communauté, ils se rassemblent dans « des grottes » et chacun a droit de parole, tout le monde peut s’exprimer, du plus vieux au plus jeune. Pour prendre une décision, cela peut prendre plusieurs jours voire semaines où chacun discute du problème et des solutions qu’il entrevoit. Cette rencontre a pour but de trouver « la solution », celle qui ne brimera personne. Il faut donc un consensus. On ne parle pas de la pluie et du beau temps, on ne se raconte pas de mensonges lors de ces réunions, ils sont à la recherche permanente d'équilibre.
Mais, ce qui m’a le plus impressionnée c’est que ces rencontres se font dans la noirceur, pour ne pas voir la physionomie des gens et interpréter leur non-verbal. N’est-ce pas magnifique?
Combien de fois avons-nous interprété et nous sommes nous fier sur ce fameux non-verbal des personnes avec qui nous avons des discussions ? Et qu’en ressort-il? Souvent l’on pense que l’autre pense que ce que l’on pense est ceci ou cela et, nous partons sur une bien mauvaise note et prenons trop souvent des décisions ou faisons des choix basés sur nos perception de ce que nous avons pensé ou ressenti par rapport aux non-verbal de l’autre.
Mais, ce qui m’a le plus impressionnée c’est que ces rencontres se font dans la noirceur, pour ne pas voir la physionomie des gens et interpréter leur non-verbal. N’est-ce pas magnifique?
Combien de fois avons-nous interprété et nous sommes nous fier sur ce fameux non-verbal des personnes avec qui nous avons des discussions ? Et qu’en ressort-il? Souvent l’on pense que l’autre pense que ce que l’on pense est ceci ou cela et, nous partons sur une bien mauvaise note et prenons trop souvent des décisions ou faisons des choix basés sur nos perception de ce que nous avons pensé ou ressenti par rapport aux non-verbal de l’autre.
« Il n'y a pas de MOI, juste le NOUS.»
En prenant leur temps pour prendre la décision finale, les Kogis font preuve de sagesse et de respect. Ce qui empêche aussi le presto de sauter et de décider sur un coup de tête. De cette manière, les regrets ne font pas parti de leur vie. Une autre chose qui ne fait pas partie d’eux, c’est le mot « MOI », ils utilisent le « NOUS » comme une vraie communauté, et pour le bien de tous.
Nous, nord-américains, nous prenons souvent nos décisions basées sur notre égo, ce qui a pour effet qu’elles ne sont pas prises avec sagesse et peuvent blesser notre entourage.
Pendant la fin de semaine que j’ai passée avec eux et Éric Julien, ils ont donné une conférence et ils nous ont expliqué que tout ce qu’ils font est en respect avec la Terre, car pour eux, elle est sacrée et ils se considèrent les « Gardiens » de la Terre. Ils nous appellent les petits-frères et trouvent que nous ne respectons pas ni ne prenons soin de notre Mère la Terre. Ils nous expliquent que tous leurs rituels et traditions sont toujours en connexion avec la Terre.
Lorsqu’ils font des visites aux petits-frères, ils nous disent que pour eux, la Sierra Nevada, n’est pas simplement un territoire, c’est le cœur du monde, de la vie, c’est un corps vivant. Ils voient aussi les autres peuples gardiens de chacune des parties de la Terre. Pour eux, si je me souviens bien, nous sommes les gardiens des poumons de la terre avec nos forêts, les habitants des autres continents sont aussi responsable du bien-être d’une des autres parties du corps de la Terre, notre Mère.
Nous, nord-américains, nous prenons souvent nos décisions basées sur notre égo, ce qui a pour effet qu’elles ne sont pas prises avec sagesse et peuvent blesser notre entourage.
Pendant la fin de semaine que j’ai passée avec eux et Éric Julien, ils ont donné une conférence et ils nous ont expliqué que tout ce qu’ils font est en respect avec la Terre, car pour eux, elle est sacrée et ils se considèrent les « Gardiens » de la Terre. Ils nous appellent les petits-frères et trouvent que nous ne respectons pas ni ne prenons soin de notre Mère la Terre. Ils nous expliquent que tous leurs rituels et traditions sont toujours en connexion avec la Terre.
Lorsqu’ils font des visites aux petits-frères, ils nous disent que pour eux, la Sierra Nevada, n’est pas simplement un territoire, c’est le cœur du monde, de la vie, c’est un corps vivant. Ils voient aussi les autres peuples gardiens de chacune des parties de la Terre. Pour eux, si je me souviens bien, nous sommes les gardiens des poumons de la terre avec nos forêts, les habitants des autres continents sont aussi responsable du bien-être d’une des autres parties du corps de la Terre, notre Mère.
« Aujourd'hui, beaucoup de gens tombent malades,
car les petits frères enlèvent le sang, la force de la terre. »
Voici comment il décrit les Kogis :Voici ce qu’ils disent : « Ceux qui abîment tout, sont ceux qui prennent le pétrole, le gaz, le charbon. En faisant cela, ils enlèvent la force, l'énergie de la Terre, c'est comme enlever les minéraux d'un corps, cela provoque des déséquilibres, le corps devient fragile et les maladies arrivent. Aujourd'hui, beaucoup de gens tombent malades, car les petits frères enlèvent le sang, la force de la terre. Si on continue comme cela, la Terre va disparaître. Les petits frères vivent bien avec ce qu'ils sortent de la Terre, ils ne comprennent pas les déséquilibres qu'ils sont en train de créer, comment le pourraient-ils ?
Éric Julien a été découvert par les Kogis. Hé oui, il ne les a pas découverts, il a été découvert par eux lors d’un voyage en Colombie. Souffrant d’œdème pulmonaire, les Kogis ne voyant pas d’action près de la tente d’Éric, ils sont allés voir ce qui se passait et ont trouvé un homme presque mort. Ils l’ont amené à leur village et l’ont soigné. Depuis ce temps, Éric Julien est devenu le principal interlocuteur entre la société Kogie et l’Occident.
Voici comment il décrit les Kogis :
Éric Julien a été découvert par les Kogis. Hé oui, il ne les a pas découverts, il a été découvert par eux lors d’un voyage en Colombie. Souffrant d’œdème pulmonaire, les Kogis ne voyant pas d’action près de la tente d’Éric, ils sont allés voir ce qui se passait et ont trouvé un homme presque mort. Ils l’ont amené à leur village et l’ont soigné. Depuis ce temps, Éric Julien est devenu le principal interlocuteur entre la société Kogie et l’Occident.
Voici comment il décrit les Kogis :
« La grande différence, et elle est de taille, c'est qu'ils ont conscience,
collectivement conscience, des risques qu'encourent la nature et leur société
si les émotions qui nous habitent ne sont pas identifiées, gérées, canalisées.
Canaliser ne veut pas dire supprimer ou nier, mais reconnaître que l'être humain est dualité reliée (inspiration / expiration),
que la vie naît de la reconnaissance,
puis de la connaissance et enfin du travail subtil et délicat (rituels) d'équilibre
entre les composantes de cette dualité. Un équilibre chaque jour questionné,
renouvelé, comme une alliance fragile entre les formes du vivant.
Un équilibre que permet la mémoire des règles face au chaos du mouvement.
Peuple pacifique, ils sont médecin, astronome, cultivent ce dont ils ont besoin.
Et ils marchent, marchent, marchent, c'est une façon de "tisser" leur vie, comme ils disent.»
collectivement conscience, des risques qu'encourent la nature et leur société
si les émotions qui nous habitent ne sont pas identifiées, gérées, canalisées.
Canaliser ne veut pas dire supprimer ou nier, mais reconnaître que l'être humain est dualité reliée (inspiration / expiration),
que la vie naît de la reconnaissance,
puis de la connaissance et enfin du travail subtil et délicat (rituels) d'équilibre
entre les composantes de cette dualité. Un équilibre chaque jour questionné,
renouvelé, comme une alliance fragile entre les formes du vivant.
Un équilibre que permet la mémoire des règles face au chaos du mouvement.
Peuple pacifique, ils sont médecin, astronome, cultivent ce dont ils ont besoin.
Et ils marchent, marchent, marchent, c'est une façon de "tisser" leur vie, comme ils disent.»
Pourquoi je vous parle de ce peuple aujourd’hui alors que le sujet est l’Expression? Pour moi, si l’on mettait en pratique leur rituel de communication, si nous nous parlions dans le noir et avec calme, lorsque nous vivions un conflit, nous serions en mesure de prendre de meilleures décisions. Nous vivrions toujours des émotions telles que la colère, la peur, la tristesse, la jalousie, l’envie, etc. mais aussi la joie, l’amour, et encore plus. Par contre, en partageant et en communiquant avec nos sœurs et frères de manières à ne pas les juger et à tout faire pour trouver des solutions justes et équilibrées dans le respect de chacun, et cela, sans l’égo en tête de file, nous bâtirions un monde paix.
Les Kogis n’ont pas lu, comme l’explique Éric Julien, les livres de Carl Jung, mais ils ont vite compris qu’aller à la rencontre de notre ombre, ne pas la refouler, mais l'identifier pour pouvoir vivre avec, la reconnaître pour ne pas être dominé par elle. Voilà la réponse la solution gagnante.
Je vous invite à lire les livres d’Éric Julien pour mieux connaître les Kogis, un peuple qui ne fait rien au hasard. Leurs actes sont toujours précédés d'une concertation et chacun connaît le rôle qu'il doit tenir, toujours en accord avec les énergies du lieu et du vivant. Une subtilité que nous autres, "petits frères", avons quasiment oubliée.
Bonne lecture!
Les Kogis n’ont pas lu, comme l’explique Éric Julien, les livres de Carl Jung, mais ils ont vite compris qu’aller à la rencontre de notre ombre, ne pas la refouler, mais l'identifier pour pouvoir vivre avec, la reconnaître pour ne pas être dominé par elle. Voilà la réponse la solution gagnante.
Je vous invite à lire les livres d’Éric Julien pour mieux connaître les Kogis, un peuple qui ne fait rien au hasard. Leurs actes sont toujours précédés d'une concertation et chacun connaît le rôle qu'il doit tenir, toujours en accord avec les énergies du lieu et du vivant. Une subtilité que nous autres, "petits frères", avons quasiment oubliée.
Bonne lecture!