En octobre 1492, voici ce que remarque Christophe Colomb des autochtones qu’il rencontre : « Ils étaient tous très bien faits, très beaux de corps et très avenants de visage, avec des cheveux quasi aussi gros que de la soie de la queue de chevaux, courts, qu’ils portaient tombant sur les sourcils. » Parlant du paysage il dit : « Arrivé à terre, j’ai vu des arbres très verts et beaucoup d’eau et des fruits de diverses espèces. » On pourrait donc en déduire que les gens et la nature, à cette époque, étaient en santé. Quant à Jacques Cartier il en disait tout autant et parlant de « L’arbre de vie ». L’arbre auquel il est ici fait référence est celui qui a guéri du scorbut l’équipage de Jacques Cartier, le découvreur du Canada, à l’hiver 1536. L’amérindien lui indique un arbre dont les rameaux, pilés et mélangés à l’eau, permettent une guérison rapide. Il envoie deux femmes accompagner Jacques Cartier pour cueillir des feuilles et de l’écorce de l’arbre et pour lui indiquer comment les faire bouillir. En six jours, le savoirfaire amérindien guérit totalement les membres de l’équipage, même ceux atteints de vérole de vérole depuis plusieurs années.1
De nos jours, la nature nous sert encore de pharmacie,
on y trouve plusieurs plantes, fruits, arbres, etc.
que nous utilisons pour nous soigner.
on y trouve plusieurs plantes, fruits, arbres, etc.
que nous utilisons pour nous soigner.
Cet arbre, identifié par certains auteurs, au thuya occidental (cèdre), mais par d’autres au sapin, à la pruche ou à l’épinette, duquel ils faisaient des décoctions. L’Arbre de vie pourrait bien être chacun de ces conifères, qui contiennent tous des flavonoïdes, antioxydants favorisant l’absorption de la vitamine C, manquante en cas de scorbut.2 De nos jours, la nature nous sert encore de pharmacie, on y trouve plusieurs plantes, fruits, arbres, etc. que nous utilisons pour nous soigner. Je vous partage ici un moment de ma vie où, une fois entre autres, j’ai eu recours à la médecine de mes ancêtres. Lors d’un de mes voyages en Floride, on me diagnostique la maladie mangeuse de chair, alors on me prescrit des médicaments et on me met en quarantaine. À mon retour au Québec, je renouvelle ma prescription selon les recommandations des médecins que j’ai vus en Floride. Quelques heures après avoir pris ces médicaments, je ne me sens pas très bien, j’ai tous les signes d’une crise cardiaque, j’ai tellement peur de mourir pendant la nuit que je demande à mon ex de venir coucher à la maison de peur que les enfants me retrouvent morte à leur réveil.
JE NE VEUX PAS ALLER À L’HÔPITAL.
Au matin, je reçois un appel d’un ami micmac qui, ayant entendu que je n’allais pas bien, m’invite à une cérémonie, une « Sweat Lodge » (Matato en algonquin et souvent appelée en français tente de sudation), et il me dit qu’il y mettra de la « médecine » juste pour moi. Ce n’était pas la première fois que je prenais part à une Sweat, mais celle-là j’en avais vraiment besoin. J’y suis donc allée. En entrant dans la loge, je vois qu’il y a de la sauge suspendue à chacune des branches de sa structure. Mon ami me demande de juste respirer et il commence la cérémonie. Je ne peux vous dire combien de temps j’y suis restée, mais j’ai transpiré et pleuré pendant quelques heures. Aujourd’hui encore, je remercie mon ami qui a eu la bonne idée de faire appel à cette médecine (cérémonie) pour ma guérison. Le lendemain matin, me sentant tellement mieux, je suis allée à la pharmacie pour savoir ce qui s’était passé avec moi, on m’a répondu qu’il y avait seulement 2 % de la population qui avait comme effet secondaire les symptômes d’une crise cardiaque et l’on n’avait pas pensé nécessaire de m’en aviser. La sauge est l’une des quatre herbes sacrées de la Roue de médecine. Les autres sont : le tabac, le foin d’odeur (sweatgrass) et le cèdre. Chacune d’elles a sa propre médecine, ou vertu médicinale et spirituelle et servent pour la santé tant physique, mentale et spirituelle. Chacune représente une direction, le tabac qui représente l’Est et la couleur jaune, le cèdre est au Sud et est représenté par la couleur rouge, la sauge représente l’Ouest et sa couleur est noire et pour le Nord c’est le foin d’odeur et la couleur de cette direction est le blanc. Par contre, il, se pourrait que vous ayez eu d’autres informations à ce sujet, car chaque nation, selon leurs traditions et lieux géographiques, utilise des plantes médicinales différentes des autres. Le Cercle sacré, la Roue de médecine, l’Arbre de vie sont des « outils » qui nous aident à nous connecter au Tout et par le fait même nous aident dans l’équilibre de notre santé. La meilleure place encore pour se guérir est sans aucun doute la forêt, la nature qui a des effets calmants, anti anxiogène et régénératrice. La nature nous offre tout ce dont nous avons besoin pour notre équilibre, elle est notre pharmacie. Qui sait, peut-être que Jacques Cartier et son équipage ont été guéris par la participation à une Sweat Lodge ? Parlant équilibre, si nous parlions un peu de la santé mentale, vous remarquerez que je n’utilise pas le terme « maladie mentale », car je crois en la santé pas la maladie (mal a dit). Parmi les peuples autochtones, il y a ce qu’on appelle les « Deux Esprits » (Two Spirits) traduit de l’Anishinaabeg « niizh manidoowag » qui se réfère à une personne qui incarne à la fois un esprit masculin et féminin, rien avoir avec le terme LGBT3 que l’on utilise de nos jours.
Les Amérindiens croyaient qu’une personne qui était capable de voir le monde à travers les yeux des deux genres en même temps était un don du Créateur.
Dans ma première chronique, j’ai expliqué que, les grand-mères des clans regardaient grandir les enfants afin de détecter quels étaient leurs habiletés et leurs talents qui aideraient leur communauté dans sa survie et son développement. Il en était tout autant pour la question de la morale à l’amour ou à la sexualité; les personnes étaient jugées pour leurs contributions à la tribu et leur caractère. C’était également la coutume que les parents n’interfèrent pas avec la nature et ainsi, dans certaines tribus, les enfants portaient des vêtements neutres sur le plan du genre jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de décider par eux-mêmes sur quel chemin ils marcheraient et les cérémonies appropriées s’en suivaient. Les personnes à Deux Esprits (bi-spirituelles) dans l’Amérique originelle d’avant le premier contact étaient très vénérées et leurs familles étaient considérées comme chanceuses. Les Amérindiens croyaient qu’une personne qui était capable de voir le monde à travers les yeux des deux genres en même temps était un don du Créateur.4 Traditionnellement, les personnes bi-spirituelles tenaient des postes qui leur valaient un grand respect au sein de leurs tribus, ces personnes remplissaient souvent des rôles spirituels spéciaux dans leurs communautés soit en tant que guérisseurs ou leaders cérémoniels. Aujourd’hui, nous avons besoin de cataloguer et catégoriser tout, même les personnes, ce qui fait que nous sommes souvent en déséquilibre avec qui nous sommes vraiment, et ce, dans le but d’être acceptés et aimés de nos « semblables ». Soyons sains en osant être qui nous sommes vraiment au-delà des jugements, critiques et commentaires des autres. Je lève ma tasse de tisane à notre santé !
Soyons sains en osant être qui nous sommes vraiment au-delà des jugements,
critiques et commentaires des autres.
critiques et commentaires des autres.
1 http://mondeautochtone.blogspot.ca/2013/04/larbre-de-vie-celui-qui-gueri-du.html
2 http://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2011/02/10/nature-etait-culture-usages-autochtones-plantes-medecinales
3 Lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transgenres
4 https://labodecolonial.wordpress.com/2016/06/17/deux-esprits-un-coeur-cinq-genres/
2 http://www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2011/02/10/nature-etait-culture-usages-autochtones-plantes-medecinales
3 Lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transgenres
4 https://labodecolonial.wordpress.com/2016/06/17/deux-esprits-un-coeur-cinq-genres/